Ma contribution dans le Figaro sur le deuil d’une vie sans enfant avec la création d’une plateforme de soutien en ligne

ENQUÊTE – On estime que la procréation médicalement assistée ne permet qu’à un couple infertile sur deux de devenir parent. Fréquents, les échecs de PMA restent cependant dans l’ombre. Des femmes qui ont connu ce parcours douloureux cherchent à briser le silence en témoignant de leur reconstruction.

«C’est un vrai tabou, lâche Ludivine. Ceux pour qui “ça n’a pas marché”, celles qui restent “le ventre vide”, personne n’en parle. Ce sont des paroles qui font peur. En début de parcours de PMA, c’est un risque qui n’est quasiment pas envisagé. Personne n’ose évoquer le sujet du renoncement, le moment où l’on prend conscience que l’on ne sera pas parent.»

 

Alors que la « PMA pour toutes » est « omniprésente dans les médias », les échecs de la technique « restent dans l’ombre ». Or la procréation médicalement assistée « ne permet qu’à un couple infertile sur deux de devenir parent » : « une réalité ignorée dans une époque qui préfère se pencher sur le berceau des ‘bébés miracles’ de célébrités proches de la cinquantaine ».

Cinquante à soixante pour cent de couples infertiles « se retrouvent avec un berceau vide » à l’issu d’un processus de PMA. Un chiffre « approximatif » donné par l’agence de biomédecine. Un pourcentage non négligeable. Pourtant, « la PMA sans enfant » est un « vrai tabou ». Lorsqu’un couple s’engage dans un parcours de PMA, « c’est un risque qui n’est quasiment pas envisagé. Personne n’ose évoquer le sujet du renoncement, le moment où l’on prend conscience que l’on ne sera pas parent », explique Ludivine. Après dix ans de tentatives infructueuses à essayer de devenir mère, cette quadragénaire a décidé de raconter son « épopée » sur un blog. Son initiative, pionnière en France, est venue combler un vide sur ce sujet douloureux. Contrairement aux forums de discussion « très bisounours », elle travaille à « créer un espace de dialogue et de soutien en ligne » et à « lancer des pistes de réflexion sur la vie sans enfants ».

Sources : Le Figaro, Agnès Leclair (19/09/2018)