De la dictature du bonheur au déni de la réalité

« C’est fou de voir à quel point les instagrameurs montrent une vie naturelle et très parfaite en même temps. Ça teinte notre façon de concevoir une vie réussie, il n’y a pas beaucoup de place sur les réseaux sociaux pour des choses qui ne sont pas « parfaites », qui ne représentent pas une forme de perfection. »

Ce documentaire très édifiant de Marie-Claude Élie-Morin que vous pouvez retrouver dans son intégralité ici permet de faire le point sur ce qu’est réellement le bonheur.

Nous passons notre vie à courir après et pourtant parfois il est juste là mais on ne le voit pas.

A force de se comparer constamment aux autres pour être le meilleur et paraître si parfait, si positif, nous pouvons passer à côté de qui nous sommes.

La pression sociétale est telle que nous devons être performant en tout, nous n’avons pas le droit d’échouer. Et pourtant la vie est remplie d’épreuves qui peuvent nous faire basculer à tout moment.

Mais pouvons-nous nous autoriser à avoir le droit d’être triste et de pouvoir avoir peur avec l’injonction de devoir à tout prix « être heureux » ou de « positiver ». Les émotions négatives sont malheureusement devenues tellement taboues socialement qu’il n’y a pas toujours la place pour oser les exprimer dans notre société.

Cet excès de pensées positives est dangereux, il nous coupe de nos émotions négatives qui sont fondamentales et ont une raison d’être : nous alarmer pour prendre soin de nous.

Donc à défaut de guérir, comme certains ouvrages le prônent, les pensées positives peuvent nous entraîner dans une spirale bien plus dangereuse, celle du déni.

Il faut accepter de pouvoir voir la réalité telle qu’elle est si imparfaite pour trouver le bonheur car ce bonheur de perfection n’est qu’illusion.

La psychologue Susan DAVID explique justement avec brio le pouvoir de la vérité émotionnelle face au pouvoir destructeur du déni.

« Des émotions normales, naturelles sont vues comme bonnes ou mauvaises. Être positif est devenu une nouvelle forme de correction morale. On dit automatiquement à ceux atteints de cancer de rester positifs. Aux femmes, d’arrêter d’être en colère. Et la liste continue. C’est une tyrannie. C’est une tyrannie de positivité. »