Le Journal Créatif, le mieux-être à portée de plume(s)

Cet article suisse explique ce qu’est le journal créatif tel que l’a définit Anne-Marie JOBIN. Bien que cette méthode de développement personnel soit facile à utiliser et accessible à tous, je ne peux que vous encourager à faire appel à un art-thérapeute compétent et qualifié pour vous accompagner dans le cadre d’une démarche thérapeutique telle que celle du deuil.


Publié le 17 Janvier 2019 par Saskia Galitch sur Femina.ch

Écrire ses pensées, mettre à plat ses émotions et se raconter dans un carnet personnel, c’est bon pour la tête. Excellent, même. Toutefois, comme le souligne l’art-thérapeute québécoise Anne-Marie Jobin, cela ne suffit pas forcément.

De fait, dit-elle, «lorsqu’on écrit son journal de façon trop rationnelle, on a facilement tendance à tourner en rond». Entendez: on risque de se répéter et, au bout du compte, de stagner dans ses problématiques. La solution? Le Journal Créatif, soit une méthode de développement personnel toute simple qu’elle a élaborée en 1998 et qui, mixant les forces de l’art-thérapie et de l’écriture créative, allie mots, dessin et collages.

© Asta (@wildish_wonder)

Une introspection créative

Elle explique: «Tout d’abord, il faut préciser que ce Journal Créatif n’est pas une aide à l’organisation comme peut l’être le Bullet Journal, par exemple. En revanche, comme le carnet intime, il sert d’outil de mieux-être: le processus est important. Pas le résultat.»

En d’autres termes, pas besoin d’avoir du talent pour la rédaction ni un joli coup de crayon, car l’idée n’est pas de réaliser une œuvre d’art mais d’entreprendre une démarche d’introspection en laissant parler sa créativité.

© Kathy (@kathrynzbrzezny)

Concrètement: en plus de l’écriture, qui est un langage plutôt conceptuel, on utilise aussi la langue des symboles, via le dessin et/ou les images que l’on découpe et que l’on colle selon son envie du moment.

Or, la combinaison de ces trois différents moyens d’expression, conjugaison qui fait fonctionner «tout le cerveau», permet de nous «reconnecter à notre moi profond», d’avoir «davantage accès à nos intuitions et à notre inconscient» et, pour le coup, de «déposer le trop-plein» sans s’imposer de filtres.

En effet, se laisser aller aux formes, aux teintes ou à des mots automatiques (donc non réfléchis) et à des calligraphies différentes (gribouillons, écriture non-rectiligne, etc.), peut faire émerger des messages de notre vrai moi que l’on aurait pu censurer en se contentant d’aligner des phrases de manière standard.

Autrement dit, en lâchant sa créativité, on peut plus facilement prendre de la distance par rapport à nos états d’esprit et même «trouver des réponses à nos interrogations», souligne Anne-Marie Jobin. Qui ajoute: «Se lancer dans une telle démarche est aussi un bon moyen de s’offrir un moment à soi, de débrancher.

Pour certains, cette plongée dans la vie intérieure passe par la méditation — mais tout le monde n’y arrive pas. Le Journal Créatif est une manière active efficace de se reconnecter à soi et à ses émotions!»

© Noor Unnahar (@noor_unnahar)

D’accord, mais pratiquement, comment s’y prendre? En gros, il suffit de décider de se donner rendez-vous à soi-même le plus régulièrement possible, muni d’un cahier, de stylos pour écrire, de quelques crayons de couleurs et/ou de pastels, feutres, Neocolor, gouache ou encres de différentes teintes et, pour les collages, d’avoir prévu des ciseaux, de la colle, des vieux magazines, des feuilles colorées, puis… de se lancer.

En toute liberté ou selon des thématiques spécifiques (un stress à évacuer, une décision à prendre, un deuil à travailler…)

© JanuaryPaperCo (@januarypaper.co)

Tout oser

Auteure de plusieurs guides et fondatrice de l’école Le jet d’Ancre, où elle enseigne les principes de cette pratique, l’art-thérapeute précise que sa méthode compte une multitude de techniques: écriture en spirale, en étoile, en carré, bref, dans tous les sens, rédaction de lettres qu’on n’envoie pas ou encore de contes, de conversations imaginaires…

… le tout complété par des jets spontanés, des dessins abstraits, des mandalas, des gribouillis, des esquisses réalisées de sa fausse main ou à l’aveugle et des collages réalisés à partir de photos ou de mots découpés dans des journaux.

En savoir plus: journalcreatif

© Evon (@lollalane)

Retrouvez la WEB-EXPO BAMP « TRACES » de nouveau en ligne !

La WEB-EXPO BAMP « TRACES«  qui avait été créée en 2015, pour la Semaine de Sensibilisation sur l’Infertilité, avec les œuvres des patients et ex-patients de l’assistance médicale à la procréation est de nouveau en ligne !

Je vous invite à retrouver les thèmes qui ont pu être abordés à cette occasion :

medical

vide reve

parcours souffrance

creativite attente

Pour plus d’informations, cliquez ici.

 

Des ateliers d’Art Thérapie à l’intention des victimes du terrorisme

13 OR DE VIE est un collectif d’art-thérapeutes qui propose de soutenir les victimes des attentats de Paris, leurs proches et leurs voisins par la mise en place d’ateliers d’art-thérapie dans la capitale, durant cette fin d’année.
Au cours de ces derniers mois, les personnes victimes ont été suivies, les mots n’ont peut-être pas suffi et pour plus de soulagement dans le corps et dans la vie quotidienne, le collectif propose de dénouer ce qui est encore figé ou d’exprimer l’indicible par le biais de l’art qu’il soit dessiné, dansé ou mis en scène dans un cadre bienveillant.

Plus d’informations ici :

 « La confrontation à des événements traumatiques est une violence indicible qui peut conduire à des blessures psychiques plus ou moins visibles. Pour les rescapés de tels drames il est alors souvent bien difficile de s’en libérer sans aucun soutien. Mettre des mots sur l‘innommable, parvenir à ne plus être submergé par les reviviscences et par ses émotions, nécessitent du temps et pour certains toute une vie n’y suffira pas. L’Art-thérapie est un support de médiation qui permet d’apprivoiser ce qui ne peut pas s’exprimer par des mots et qui permet aux blessés psychiques d’apprivoiser peu à peu leurs ressentis et de ne plus y être soumis. Dans un contexte de prise en charge post-attentat, c’est un relais des plus précieux pour permettre aux impliqués de redevenir acteur de leur vie en faisant de ce qu’ils ont vécu un temps de créativité qui les aidera à dépasser cette épreuve »

Paris le 10 septembre 2016, Hélène Romano, Dr en Psychopathologie-HDR